Que mes pensées soient pures

Que ma parole soit impeccable

Que mon cœur soit en paix.

 

 

Voilà le petit mantra, ouvertement inspiré des quatre accords toltèques, que je partage avec les élèves à la fin des séances.

Je le partage parce qu’il m’inspire, parce que, de cette manière, je me le répète, je le laisse prendre place, je permets à mon inconscient de l’intégrer.

 

Je ne le partage pas parce que c’est mon quotidien, parce que je suis une yogi ou une sage accomplie et dévouée. Non, je ne le suis pas et je ne me vante pas de l’être.

Je suis une personne en chemin. Une personne en chemin qui partage sa pratique, son enseignement et sa personnalité.

 

Je crois, si tu viens à mes cours ou si l’envie t’appelle, que c’est – aussi – parce que ma personnalité te parle.

 

Je ne vais pas me lancer dans une liste exhaustive de qui je suis, d’où je viens, pourquoi ou comment. De mes démons, de mes colères, de mes rages, de mes troubles, de mes difficultés ou de mes avancées.

 

 

Mais aujourd’hui j’ai envie d’apporter quelques précisions à la raison de ce mantra. Je le fais car une élève que j’aime beaucoup m’a interpellée à ce sujet et m’a permis de me pencher sur cette question.

 

Partager mon humanité

 

Suite à une publication assez virulente dans une de mes Story Instagram, mon élève m’a partagé son ressenti et ce qu’elle a considéré comme n’être pas du tout en accord avec ce que je prône à la fin de mon cours.

La publication en question est un partage du journaliste Hugo Clément. Il s’agissait d’un extrait de l’émission « Les Grandes Gueules » sur RMC, dans laquelle l’avocate Sarah Saldman explique  « je me fous de l’écologie, ça ne m’intéresse pas. Je vois d’abord mon intérêt personnel».

 

J’ai donc partagé. J’ai choisi de le faire sur mon compte pro et non sur mon compte perso. C’est intéressant parce que je me suis posé la question. Sur mon compte pro, de professeure de yoga, je ne publie et ne témoigne que de bienveillance et d’amour, c’est ça l’idéal ? J’ai choisi que non, en ayant conscience d’être, peut-être, dérangeante dans l’idée que l’on se fait d’une personne qui cherche à s’élever sur la voie du yoga.

 

Je ne veux pas être une façade illusoire sur Instagram. Non. Parce qu’on se ment assez à soi-même, alors le soi-même des réseaux sociaux peut vite devenir un long et perpétuel mensonge pour vendre un peu plus de rêve.

 

Je m’égare un peu, mais le point de vue est de vous partager mon humanité, et les ressentis qui vont avec. J’ai partagé cette Story Instagram avec pour légende « meuf t’es à vomir » et un petit smiley qui vomit un liquide vert de tendance chimique. Voilà pour l’ambiance.

Alors oui, ce peut être choquant. Parce que j’ai été choquée, et je le suis toujours.

 

Chaque fois que j’entends cette avocate/chroniqueuse mes poils s’hérissent et le feu de mon ventre bouillonne. Voilà, c’est comme ça. Je l’accueille et je le traverse.

 

Ma lumière existe à travers mes ombres

 

Je suis mes ombres, et ce que me permet le yoga – et mes séances de psy, on ne va pas se mentir – c’est de les incarner pleinement. Au cœur de ces ombres, j’allume des bougies.

J’ai trouvé des clés pour en allumer de plus en plus, faire grandir la lumière au pays de mes ombres. Et cette lumière n’existe qu’à travers mes ombres.

 

Lorsque nous avons parlé de son ressenti avec mon élève, j’ai continué d’accueillir ma colère. Parce que le mépris du vivant me révolte et les mots de Sarah Saldman résonnent encore très fort dans cette émotion de colère.

 

Je me suis alors demandée si je devais arrêter de partager ce mantra à la fin de mes cours.

 

Que mes pensées soient pures

Que ma parole soit impeccable

Que mon cœur soit en paix.

 

 

Avancer, pas après pas

 

Si je devais arrêter car je ne l’incarne pas. Je l’ai pensé, pesé, réfléchi. Pour arriver à la conclusion que non, je ne vais pas arrêter.

 

Je choisi par contre de déposer quelques lignes ici pour rappeler qu’il ne s’agit pas de qui je suis, ni de ce que je fais à chaque instant. Il s’agit de ce sur quoi je médite, ce à quoi j’aspire. Me répéter ces mots à chaque cours m’offre plus de clairvoyance lorsque ma pensée n’est pas pure, que ma parole n’est pas impeccable et que mon cœur n’est pas en paix. C’est-à-dire à peu près chaque jour à un moment donné.

 

La transformation de son monde intérieur est une aventure, un choix, un travail. Il peut-être plus ardu pour certains. Personne ne part du même endroit. Chacun fait du mieux qu’il peut avec sa propre histoire.

 

Je fais du mieux que je peux avec ma propre histoire.

 

 

« Le monde est imparfait parce que nous le sommes tous. À commencer par moi et le yoga. C’est une évolution marche par marche, pas un miracle. » Mika de Brito

 

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