J’ignore quand c’est arrivé. À quel moment je me suis mise à avoir peur du vide. À avoir peur tout court.

Est-ce cela vieillir ? Avoir peur ?

 

Je me suis retrouvée sur la ligne verte du parc accrobranche de la station du Schnepfenried. Autant dire absolument rien d’impressionnant pour une fille comme moi habituée à marcher sur des arrêtes enneigées, skis à l’épaule.

 

 

J’ai tout de suite commencé par la ligne verte la plus “avancée”. Perchée sur la première plate-forme, bien moins que haute soyons honnêtes, je me suis surprise à avoir peur. Découvrir une peur jusque-là inconnue. En tout cas absolument inconnue à une hauteur de ligne verte dans une station vosgienne. Où était donc passée la grande aventurière et aventureuse que j’étais.

 

 

Parce que la peur n’est qu’une émotion

 

 

Il s’est passé quelque chose. Quand ? Je l’ignore. Mais le plus important ce n’est pas ça. Le plus important c’est de savoir ce que je fais de ma peur, là, perchée sur ma plate-forme.

La peur est à l’image de la joie. Une émotion. Et l’émotion ? Une information envoyée à mon cerveau pour m’avertir, voire me protéger.

Décortiquer. Voilà ce que j’ai fait. Décortiquer le pourquoi de l’émotion. Je l’ai répété dès que la peur venait me happer. De ma petite ligne verte, à la ligne rouge, à la ligne panoramique suspendue à vingt mètres au-dessus du vide.

 

Je n’ai pas tergiversé longtemps. Je me suis juste lancée dans le vide. L’action. Se mettre en mouvement. Faire circuler les énergies. L’action est un remède efficace.

 

Pourquoi donc vous parler de ma sortie dominicale en famille. Vous l’aurez compris – je l’imagine – que ceci n’est qu’une forme pour envelopper un sujet qui nous concerne tous. À moins que tu survoles toujours tes peurs sans même t’y attarder un instant, dans ce cas-là « please, call me ».

 

Revenir au souffle

 

Ce que j’ai retenu de cette journée, c’est d’avoir été capable d’observer mon émotion et installer de la distance avec.

Ça a commencé comme ceci : « et si ça lâche ? nous sommes en fin de saison, peut-être que les câbles sont distendus, abimés. Peut-être que l’arbre va tomber, et nous avec. » Tu vois l’idée ?

Respirer. Revenir ici et maintenant où l’arbre n’est pas en train de s’effondrer, le câble n’est pas en train de lâcher, et où l’ensemble du parc accrobranche est parfaitement sain.

 

 

Nous avons rapidement évolué sur les niveaux plus difficiles – Revenir au souffle –

J’ai adoré le plaisir de l’adrénaline, adoré me jeter dans ce vide tout à fait relatif. Mais ce que j’ai aimé plus que tout, c’est de voir le chemin parcouru – depuis tant d’années – pour apprendre à me distancier de mes pensées et de mes émotions. Apprendre à me dire : « Ok, tu as peur. D’accord. Et maintenant, tu fais quoi avec cette peur ? »

 

 

La pratique du yoga, ma discipline (bien que relative) de la méditation, l’accompagnement thérapeutique sont autant d’outils qui se sont empilés pour m’aider à sortir d’un schéma mental qui me dessert. Un schéma mental qui peut me laisser figée dans mon canapé des heures durant. Un schéma mental qui peut me donner envie de remplir mon vide, et mes peurs, de chocolat, gâteaux, ou n’importe quelle autre consistance alimentaire sucrée. Un schéma mental qui peut stopper net toutes mes ambitions avant même que je n’ai enclenché la moindre petite démarche.

 

Rêver sa vie ou vivre ses rêves

 

Sur cette petite plateforme de ligne verte, j’aurais pu redescendre. Mais dans ma vie, combien de fois une peur totalement infondée m’a empêchée de me lancer dans le vide ?

Combien de fois ma peur d’échouer m’empêche de décrocher mon téléphone, de pousser la porte d’un hôtel ou d’une entreprise pour proposer mes cours de yoga ?

Et toi ? Combien de fois t’arrêtes-tu avant même d’avoir commencé ?

 

Depuis cette journée accrobranche à m’envelopper dans mes peurs pour avancer avec elles, j’ai décroché un entretien dans un hôtel Relais & Château. J’ai eu peur. J’y suis allée. Je me suis mise en action. Et j’ai réussi mon entretien.

 

 

« Avoir peur et rêver sa vie, ou maîtriser ses peurs et vivre ses rêves »

Je me suis décidée à travailler sur la deuxième option. Et toi ?

 

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