J’enseigne à mes élèves – que ce soit en yoga, à ski, ou tout simplement dans leur vie de tous les jours – la confiance en soi. Apprendre à ne pas se laisser submerger par un flot de pensées qui limite nos avancées, nous bloque dans notre processus d’évolution, nous empêche d’exploser les plafonds de verre.

J’apprends, au fil de mes formations autant qu’au fil de mes rencontres auprès des personnes que j’accompagne, de nombreux outils pour aider les autres à avancer, pour aider les autres à avoir confiance en eux, en la Vie, en ce qui se présente.

C’est un concept fascinant que celui de la confiance. Un concept que chacun rêve de s’approprier, de faire sien, pour toujours, à chaque instant, sans aucun doute jamais.

On le sait, cela est compliqué, absolument inenvisageable pour certains. Je vois les croyances solidement ancrées du fameux “de toute manière j’ai pas confiance en moi”. Ok. On dirait moi.

J’ai cru moi aussi longtemps que c’était quelque chose d’acté, voire d’acquis à la sueur de nombreux efforts : s’assurer qu’en toutes circonstances, on ne gagne pas en confiance. Que l’échec est une évidence et la réussite un coup de chance.

 

La confiance, un muscle comme un autre

 

Puis j’ai compris que c’est absolument comme tout. La confiance, ça se travaille, ça s’acquiert, ça demande peut-être une déconstruction profonde de nos croyances, mais rien n’est figé. La confiance, elle se construit, par ce que tu accomplis, par ce que tu t’autorises à “rater” et surtout par ce que tu t’autorises à recommencer.

La semaine dernière j’ai commencé ma saison hivernale en tant que monitrice de ski et de snowboard sur la station de Val D’Isère en Savoie.

J’y reviens, douze ans plus tard. Et j’en suis ravie. Je ne pensais pas revenir, jamais. Mais jamais n’existe pas apparement. Jamais ne veut rien dire. Jamais change, évolue, il fait partie de l’impermanence des choses.

Alors je suis ici, mes skis aux pieds, mon tapis de yoga dans le sac.

La semaine dernière j’ai encadré un groupe d’amis adultes et enfants sur les pistes pendant une semaine. Nous étions trois moniteurs engagés par le client principal, sportif de haut niveau et accessoirement champion du monde dans son sport.

Je me suis dit que bien évidemment je le croiserais mais que je serais occupé avec d’autres personnes du groupe. Pas avec lui non, bien évidemment (coucou la confiance).

Trois jours plus tard, je me retrouvais à chausser les skis à ses côtés. Le groupe s’est harmonisé naturellement et je me suis retrouvée, seule, à encadrer ce client que jamais dans ma vie je ne pensais côtoyer (coucou les croyances).

Au premier télésiège, assise à ses côtés, je me suis surprise à être anxieuse à l’idée de lui enseigner le ski et, surtout, à m’assurer qu’il ne se blesse pas un mois avant le début de sa saison internationale.

J’ai, intérieurement, paniqué. Je voulais retrouver le confort de l’enseignement aux enfants du groupe, sans prise de risques, dans ma petite zone de confort, sans me bousculer, sans me remettre en question. Mais non. Il semble que la Vie à ce moment-là, en a décidé autrement.

Je me suis vue douter de moi, de mes capacités. J’ai entendu mon discours intérieur : “ mais je vais lui apprendre quoi en fait ? Le mec c’est la référence dans son sport, il doit tout mieux connaître que moi en biomécanique, en gestion du stress et des émotions … “

Pour te la faire courte, pendant un moment je me suis juste dit, c’est une pointure et moi une merde.

Voilà, je suis comme tout le monde, c’est pas toujours charmant ce qu’il se raconte dans ma tête.

Alors j’ai réussi à faire ce que j’apprends aux autres. J’ai puisé dans ma petite boîte à outils et pris ce dont j’avais besoin. J’aime dire que j’ai fait mon auto-régulation émotionnelle parce que c’est assez juste. J’ai pris le temps de respirer profondément, libérer l’abdomen, la cage thoracique, ouvrir les épaules. Longue inspiration, expirer la bouche ouverte. Cela aide instantanément à revenir au corps et à revenir à l’instant présent.

Ainsi j’ai pu prendre un peu de recul avec ce qui se jouait à cet instant dans ma tête, ce vieux discours de la fille qui manque totalement de confiance en elle. J’ai choisi de penser autre chose, c’est tout bête mais très efficace. Nous avons pratiqué ça lors de ma formation en yogathérapie. C’est un exercice comme un autre. Un exercice qui se répète jusqu’à devenir une habitude.

 

Revenir au souffle et modifier son mindset

 

J’ai choisi de croire en moi à cet instant. “ Si je suis là, c’est pas pour rien. Si je suis là, à côté de lui, c’est parce que j’ai les capacités pour. Il connaît son sport, et moi le mien. Je fais ce que je sais faire, tout simplement ”

Il m’aura fallu quelques minutes. Il m’aura fallu le temps d’un télésiège pour modifier mon mindset.

Arrivée en haut de la piste, j’avais repris le contrôle de mes pensées, et non l’inverse. J’étais prête à sortir de ma zone de confort. J’étais prête à le faire skier, progresser et en toute sécurité.

Et c’est ce qui s’est passé. Nous sommes, à partir de ce moment, restés ensemble jusqu’au dernier jour de ski.

Dès la première piste je lui ai parlé de sa respiration, de faire une descente avec pour seul point de concentration, son souffle.

Sur le télésiège suivant, il a commencé à me parler de l’importance de la respiration dans ses compétitions, et qu’effectivement lorsqu’il s’apprête à jouer ce qui peut sceller sa partie, il revient à son souffle. Il a appris, en zone de stress, à faire redescendre sa respiration dans l’abdomen.

Il était beaucoup plus libéré dans son discours, comme si je venais d’avoir le même langage que lui, quelque chose qu’il comprend mieux qu’une flexion de cheville dans une chaussure de ski rigide.

Nous avons échangé sur l’importance de la préparation mentale, sur le suivi qu’il fait avec son préparateur mental, de l’évolution justement des mentalités dans le milieu sportif – et personnel – concernant le suivi mental, voire psychologique.

J’ai passé quelques journées incroyables à ses côtés, et je crois que cela a été réciproque. Cette personne qui m’a tellement impressionnée le premier jour, m’a pris dans ses bras le dernier jour.

Il y a quelques années j’aurai tout fait pour qu’un autre moniteur du groupe se charge de cet élève. J’aurai tout fait pour fuir. J’aurai laissé le flot de mes pensées pourrir mes capacités et m’empêcher alors de vivre une expérience incroyable.

 

Notre tapis de yoga, une zone d’expérience

 

Combien de fois cela m’est arrivé par le passé ?

Combien de fois cela t’es arrivé ?

Moi, de nombreuses fois c’est certain.

Je dis souvent à mes élèves que la pratique du yoga commence lorsque l’on quitte son tapis de yoga. La pratique se joue dans la vie, pas sur un tapis. Le tapis c’est simplement le domaine d’expérimentation. Ensuite tu appliques, dans ton quotidien, tes challenges, tes deuils. Tu apprends à te relever quand les genoux sont à terre. Tu apprends à plier mais ne pas rompre. Tu profites pleinement de la beauté des moments lorsqu’ils le sont, et tu sais que tout passe; les jours de soleil comme les jours de pluie.

Et tu apprends à ne plus laisser ton mental t’imposer des limites. Tu sais regarder au-delà. Tu sais puiser dans ta boîte à outils et choisir de penser ce qui te sert, ce qui t’aide à avancer et exprimer ton plein potentiel.

Je te souhaite des rencontres et des évènements qui te feront sortir de ta zone de confort, car c’est là que se construit ta confiance.

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