Il est l’heure de rentrer de vacances, à l’école, au bureau. L’heure de la rentrée a sonné.
Moi j’ai décidé de sonner la mienne.

Le jour où j’ai découvert le mot « procrastination » je me suis dit qu’il avait été conçu tout spécialement pour moi. J’en étais la parfaite incarnation.
Moi je suis plutôt du genre « slow flow », du genre « penser à faire » puis continuer en y pensant très fort, puis le concevoir mentalement, l’envisager, pourquoi pas le réajuster et ensuite – éventuellement – le faire.

Je procrastine et ça m’a toujours plus ou moins agacé. J’aurais voulu être (un artiste … oui merci encore pour tout Michel) mais sinon j’aurais voulu être une fille organisée, qui planifie, gère, ouvre son courrier dans les temps pour arrêter de payer des indemnités de retard. Une fille qui arrête de faire sa valise 10 minutes après l’heure du départ annoncé, qui imprime son billet et trouve son passeport avant que son chauffeur ne klaxonne au pied de son immeuble pour lui signaler qu’elle va bel et bien le rater, son vol.

Au-delà de la procrastination je voulais être plus ceci et moins cela. Il y avait toujours quelque chose de toute manière, insatisfaction permanente ou comment créer et nourrir son corps de souffrance.

Se comparer. Attendre l’approbation ou la désapprobation. Devenir dépendant du monde extérieur et se déconnecter de sa source, faire taire son intuition et les messages du cœur, du corps. Laisser décliner sa propre lumière.

Cet été j’ai rencontré une personne formidable dont je tairais le nom. Rencontre improbable sur les chemins non tracés du voyage en solitaire. Un « brut de décoffrage » comme dirait mon père. Un homme de la terre qui ne fait pas dans la demi-mesure, travaille le bois et ne mâche pas ses mots. Un homme qui sait aussi voir ce que le non-initié n’est pas encore capable de voir.
Lors de nos conversations interminables il aimait me rappeler cette chose très simple : « On ne change pas Sarah. On ne change pas »
Prise de conscience. Angoisse. Merde, c’est vraiment foutu alors.
« On ne change pas Sarah, mais on peut tous devenir meilleurs. Tout le monde peut s’améliorer » (pensée de l’auteur à cet instant : ah oui quand même, je me disais aussi)

Je n’ai pas changé, mais je me suis bien améliorée et j’essaie de continuer. Je ne suis peut-être pas devenue une fille super organisée à qui rien n’échappe, mais je ne paie plus d’indemnités de retard, je gère mon autoentreprise, mon appartement, mon planning et mes rendez-vous. J’ai appris – j’apprends toujours – à organiser ma vie à ma sauce, parce que je ne serais jamais ma copine super organisée. Je ne suis pas elle, ni lui.
Je n’ai ni ce corps, ni le sien. J’ai mes bons et mes mauvais côtés, et j’apprends à jongler avec ça. Je ne suis pas parfaite, je ne le serais jamais. Et c’est très bien comme ça.

J’apprends sur mon tapis de yoga à faire de mon mieux. À être moi, pas celle du tapis d’à côté. J’apprends à fermer les yeux pour tourner le regard vers l’intérieur et développer plus de confiance, me reconnecter et entendre à nouveau vibrer la voix de mon intuition.
J’apprends à me satisfaire de ce que je suis capable de faire, à me dire merci, à aimer mon corps que j’ai torturé en tous sens pour qu’il soit plus comme si, comme ça, comme le sien.
J’apprends à aimer mes lumières, mes ombres et ma vie, telle que j’ai décidé de la vivre.

« Il est crucial de demeurer indépendant, à la fois des opinions positives et négatives de ceux qui nous entourent. Qu’ils nous aiment ou qu’ils nous méprisent, si nous accordons plus d’importance à leur jugement qu’au nôtre, nous en serons grandement affectés » Cf Le bonheur selon Lao-Tseu : la sagesse du tao au quotidien.

Il est l’heure pour moi. Je choisi de développer un esprit indépendant, de me servir de mes expériences et regarder devant avec confiance. Et toi, tu choisis quoi ?

 

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